
Initiation de l'horticulture et la culture des champignons dans la lutte contre la malnutrition chez les enfants des personnes vulnérables.
La pauvreté est l’un des facteurs qui causent la malnutrition particulièrement chez les enfants de personnes vulnérables (les femmes rurales veuves ou vivants avec handicap, les personnes vivants avec le VIH, les familles monoparentales etc). Le manque de produits alimentaires sur les marchés, l’accès difficile aux lieux d’approvisionnement, en raison d’un manque de transports ou de moyens financiers suffisants, participent à l’insécurité alimentaire des populations les plus vulnérables.
En effet, sur le plan physique, l’enfant entre 0 et 5 ans, a des besoins nutritionnels spécifiques. Quand son alimentation est insuffisante, en quantité, comme en qualité, il s’affaiblit, puis il subit un retard de croissance. Sur le plan psychologique aussi, la malnutrition sur l’organisme peut aussi laisser des traces, Si un enfant malnutri n’est pas rapidement pris en charge avant l’âge de deux ans, la malnutrition laissera des séquelles durant toute sa vie. (Retard dans le développement intellectuel). S’il allait à l’école jusque-là, le fait d’être atteint de malnutrition empêche l’enfant de se concentrer à l’école et souvent, il abandonne temporairement ou définitivement le cadre scolaire.
Ainsi, la malnutrition chronique qui se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté structurelle, notamment quand l’alimentation n’est pas équilibrée (exemple : ne manger que des céréales, sans autres aliments, peut provoquer un état de malnutrition chronique), touche 57% des enfants de moins de 5 ans au Burundi selon le rapport fourni par l'ISTEEBU en 2018 en collaboration avec ces partenaires.
Toutefois, la SPDH dans l’exécution de ces projets a initié des groupements d’épargne et crédit avec caution solidaire dans ces provinces d’interventions. Parmi ces derniers, figurent ceux qui sont le plus touché par la malnutrition (Ruyigi, Kirundo, Muyinga et Kayanza). Des groupements de 10 personnes par commune, initiés et formés par la SPDH dans la gestion des fonds communs, ont été appuyés à la hauteur d’une somme de cinq cent mille francs burundais (500 000 BIF). Cet appui financier est dénommé microcrédit. La SPDH a signé préalablement un contrat qui le lie avec les groupements formés et reconnus par l’administration à la base. Le contrat s'est clôturé à la fin du projet « Promotion de l’ouverture d’esprit de la femme rurale et renforcement de son pouvoir économique afin d’assurer sa considération sociale » et la SPDH a versé le solde aux comptes des bénéficiaires (groupements) créés dans le cadre du suivi et de la bonne gestion des fonds.
Des micro-projets pouvant être entrepris soit en groupe ou individuellement, ont permis à ces femmes rurales économiquement vulnérables qui étaient au plus bas de l’échelle sociale, d'avoir un revenu régulier et de constituer une épargne hebdomadaire de surplus après avoir satisfaites les besoins de première nécessité. L'une des activités réalisées par la SPDH pour diminuer la malnutrition parmi les enfants de ces bénéficiaires et leur entourage dans ces zones d’intervention, c'est la formation sur l’horticulture en général et la culture des champignons en particulier.
Plantation des champignons
Les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant constituent des facteurs déterminants de l’état nutritionnel des enfants. Cependant, l’apport nutritionnel notamment en protéines et autres oligo-éléments reste non suffisant pour les enfants des femmes vulnérables. Les champignons sont recherchés pour leur saveur et une valeur nutritive importante. Dans la culture burundaise, les produits horticoles (Les fruits, les légumes, les champignons) ne sont pas encrés dans les régimes alimentaires au quotidien. La particularité accordée aux champignons est qu’ils présentent plusieurs avantages tant sur le plan économique, nutritionnel et thérapeutique.
En plus de cette culture, les formateurs ont fait aussi un aperçu général sur l’horticulture en général. Les ménages doivent changer de mentalités en mettant dans leurs régimes alimentaires les fruits et légumes car ne nécessitant pas de vastes terres cultivables. Il suffit d’installer dans leurs enclos des "kitchen garden" (Akarima k’igikoni).